Principales demandes des communautés et de la société civile au Fonds mondial

Principales demandes des communautés et de la société civile au Fonds mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme dans la lutte contre la COVID-19.

Souscrivez ici aux principales demandes de la société civile au Fonds mondial.

Une approche axée sur les personnes dans la lutte contre la COVID-19 : mettre les droits de la personne au centre de la réponse.

À mesure que la pandémie s’étend aux pays les plus pauvres et à ceux où d’autres maladies infectieuses mortelles comme le VIH, la tuberculose et le paludisme sont très présentes, nous craignons que les personnes les plus touchées et les plus vulnérables, celles qui bénéficient le moins de sécurité sanitaire, ressentent aussi les effets de la COVID-19 de manière plus aiguë.

La dure réalité est que beaucoup ne pourront pas pratiquer la distanciation sociale ou l’isolement, tandis que ceux qui ont un travail précaire n’auront d’autre choix que de continuer à travailler, même s’ils sont malades. Nous assistons déjà à la fermeture du jour au lendemain de services de prévention du VIH et de réduction des risques, ainsi qu’à des menaces sur l’approvisionnement en médicaments contre le VIH, la tuberculose et en produits essentiels.

Il est primordial, dans le cadre de la pandémie mondiale de COVID-19, de respecter la dignité des personnes et de leurs droits dans toutes les approches de prévention et de traitement. Nous devons redoubler d’efforts pour que la stigmatisation et la discrimination ne soient pas des obstacles à la prévention, à l’accès aux soins médicaux, au diagnostic, au traitement,  à l’information et aux services de soutien social.

Nous devons tirer les leçons de l’histoire des pandémies et de celles pour lesquelles nous manquons encore d’innovations et d’outils suffisants, comme le VIH et la tuberculose, pour faire plier ou aplatir la courbe.

Redresser la barre pour arriver à aplatir la courbe : le nécessaire investissement dans tous les aspects de la santé et des droits de la personne pour réduire l’impact de la COVID-19 sur les systèmes de soins de santé existants.

En tant que communautés et société civile impliquées dans la mise en œuvre et le plaidoyer en faveur des ressources du Fonds mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme (« Fonds mondial »), nous demandons depuis longtemps que la société civile et les populations clés soient impliquées et engagées à tous les niveaux, depuis la planification jusqu’à la mise en œuvre et au suivi.

Nous devons aplatir la courbe de la pauvreté, de la violence, de la criminalisation, de la stigmatisation et de la discrimination. Nous devons veiller à ce qu’elle n’ait pas d’incidences sur l’accès aux traitements médicaux nécessaires et sur les obstacles aux soins, en particulier pour les plus vulnérables. Nous connaissons les dommages que cela a causé pour le VIH et la tuberculose et nous sommes inquiets que les mêmes erreurs soient commises alors que nous avons une vision « confinée » de la sécurité sanitaire mondiale en réponse à la COVID-19.

Ce n’est qu’avec des systèmes de soins de santé inclusifs et correctement financés qui prennent en compte l’intégration communautaire et les questions de droits, de lutte contre la stigmatisation et la discrimination que nous pourrons commencer à faire face à la crise mondiale de COVID-19 et à celles, persistantes, du sida, de la tuberculose et du paludisme. Le rôle des communautés est essentiel dans la lutte contre les pandémies, pour apporter des informations précises et adéquates sur les besoins des patient.e.s stigmatisé.e.s et vulnérables. Si nous voulons vraiment ne laisser personne sur le bord du chemin, il est urgent de renforcer les systèmes de soins de santé communautaire en tant que partie intégrante du système de santé publique, comme le mentionne la stratégie du Fonds mondial.

Nous devons redresser la barre de ce que nos systèmes de santé peuvent faire et de la façon dont ils servent les populations, tout en cherchant à aplatir la courbe de l’épidémie du VIH,                          de la tuberculose et du paludisme ainsi que celle de la pandémie de COVID-19.

Comme nous l’avons appris dans le cadre des efforts déployés pour lutter contre le VIH/sida et la tuberculose, des décennies peuvent être nécessaires pour inverser les restrictions imposées,                dépénaliser et sensibiliser les décideurs politiques ainsi que le grand public lorsque nous ne mettons pas les droits et la dignité des individus au centre de notre réponse.

Par conséquent, il est essentiel que nous veillions à ce que les pays disposant de moins de ressources soient en mesure de contrôler le virus grâce à un investissement public mondial dans une réponse à la COVID-19 fondée sur les droits. Nous exhortons les gouvernements et les agences internationales à soutenir les efforts visant à maintenir les ripostes au VIH, à la tuberculose et au paludisme, axées sur les droits de la personne et à veiller à ce que les progrès réalisés ne soient pas perdus.    

La demande

Les communautés et la société civile demandent au Fonds mondial de réagir à la COVID-19. Au cours des premiers jours de la réponse mondiale à la COVID-19, nous avons constaté des approches positives de la part du Fonds mondial pour permettre des flexibilités dans les subventions qui ont déjà été approuvées pour 23 pays et un effort concerté pour diffuser largement les informations par le biais de mises à jour régulières. Alors que nous intensifions le combat contre la COVID-19, nous devons nous assurer que le Fonds mondial reste en mesure de poursuivre les efforts de lutte contre les épidémies de VIH, de tuberculose et de paludisme. Nos acquis restent fragiles et pourraient être considérablement réduits par la COVID-19 dans les pays à faibles ressources.

En tant que groupes communautaires et société civile, nous demandons donc au Fonds mondial d’être un partenaire dans la lutte contre la COVID-19 :

1) En garantissant le respect des droits de la personne, l’égalité de genre et la dignité humaine et en jouant un rôle moteur dans l’intégration des approches fondées sur les droits de la personne dans toutes les réponses élaborées dans le cadre de la lutte contre la  COVID-19 et en veillant à aplatir la courbe de la pauvreté, de la violence, de la stigmatisation et de la discrimination tout en relevant la barre de ce que nos systèmes de santé peuvent faire pendant que nous faisons face à cette récente menace.

En veillant à ce que la communauté et les populations clés et affectées soient incluses dans toutes les discussions et groupes de travail (ou similaires) au niveau des pays et du Secrétariat dans la préparation à la pandémie, aux réponses et au suivi de la COVID-19, et en étant impliquées dans la conception ET dans la mise en œuvre des initiatives.

3)  En jouant un rôle de premier plan dans en donnant des orientations sur les questions liées à la continuité des services en matière de VIH, de tuberculose et de paludisme : permettre d’atteindre les objectifs fixés, garantir la viabilité des chaînes d’approvisionnement aux niveaux national et mondial, y compris dans le but de s’assurer que les principaux programmes, visant à trouver et à traiter les personnes atteintes du VIH, de la tuberculose et du paludisme, restent entièrement financés et ambitieux  ; car ce sont des programmes stratégiques clé pour préserver la santé et réduire la vulnérabilité à la COVID-19 de ces personnes, tout en protégeant les personnels communautaires et autres personnels de santé, tout en s’attaquant aux contraintes des laboratoires et au détournement des ressources.

4)  En sauvegardant le principe de couverture sanitaire universelle, à savoir « ne laisser personne sur le bord du chemin » et en jouant de son rôle important au sein de diverses instances, notamment l’Organisation mondiale de la santé et le Plan d’action mondial sur la santé, entre autres, il s’agit de plaider en faveur d’une réponse qui respecte la dignité, vise à assurer l’accès universel au diagnostic, au traitement, à des soins et à un soutien à l’observance de qualité, sans subir de difficultés financières et en s’efforçant d’éliminer la violence, la stigmatisation, la discrimination et la criminalisation afin de protéger spécifiquement les personnes les plus vulnérables et marginalisées.

5) En œuvrant pour garantir des efforts concertés qui soutiennent et forment correctement tous les personnels de la santé, y compris les agents de santé communautaires, pour qu’ils puissent être protégés contre la COVID-19, notamment en fournissant des équipements de protection tels que des masques chirurgicaux et des respirateurs dans le cadre des efforts de prévention et, en évoluant vers des services de dépistage et de test intégrés entre les trois maladies et la COVID-19.

6)  En soutenant les efforts visant à innover et à trouver des sites de services pour le diagnostic, le traitement et, à terme, un vaccin qui soient tous abordables et accessibles.

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